Bonjour les bricoleurs,

Cette semaine j’ai l’immense joie d’inviter Stéphane Munoz sur le blog! Dans la catégorie des cartonnistes les plus époustouflants Stéphane est sur le podium! Il a fait beaucoup de bruit ses derniers temps et surtout depuis qu’il est passé sur Gulli. On retrouve dans ses créations beaucoup de techniques, de réflexions et d’ingéniosité. Le rendu final est extraordinaire et les finitions sont toujours très soignées. Je vous laisse découvrir son portrait.


Mon Parcours

Je suis Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Toulouse et de Santa-Cruz de Tenerife (Espagne) et d’un Master II d’Ingénierie et d’Animation territoriale (Bordeaux III).

Pendant des années, je me suis impliqué en tant qu’assistant auprès d’artistes de renommée internationale: Joël Hubaut (1999-2001), Jean-Pierre Raynaud (2001) puis comme scénographe auprès du Musée d’Art Ancien et d’Art Contemporain d’Epinal. Et aussi Jacques Villeglé (Fondateur du mouvement des nouveaux réalistes avec, Yves Klein, Jean Tinguely, Nikki de St-Phale, Harman, César, Raymond Hains, François Duffrène) avec qui j’ai pu faire un tour de France pendant une dizaine d’années (1997-2007). J’ai découvert des lieux de diffusion des musiques amplifiées ainsi que des lieux majeurs d’arts contemporain en France et en Europe (galeries, musées et centres d’arts) jusqu’à son exposition rétrospective au Centre Georges Pompidou-Beaubourg en 2008.

Ma rencontre avec le carton

J’ai fait mes études à l’école des beaux-art, et en tant qu’étudiant peu fortuné on se rabat rapidement sur le système D et la récup. J’ai gardé ce principe de fonctionnement après mes études, je ne suis pas un gros consommateur et j’aime bien l’idée de faire d’un déchet ma matière première.

Stephane Munoz

En 2007 c’est ma rencontre avec le carton, d’abord je pratique en autodidacte durant 12 ans, de plus en plus intensément, avant de m’engager dans une formation d’artisan cartonniste. Au départ, j’avais besoin de me faire une bibliothèque sur-mesure pour des livres d’art au format hors normes. Avec du bois il fallait pas mal d’outils, et du matériel adapté. De plus j’habitais en appartement donc assez contraignant pour travailler le bois. J’ai donc découvert la fabrication de meubles avec du carton.

Plus facile à trouver, plus leger et plus facile à travailler car peu d’outils nécessaires. J’étais toute fois un peu septique quant à la solidité de ma future bibliothèque remplie de grands et gros livres. Mais je me suis lancé et depuis je n’ai plus arrêté!

Vivre de sa passion

En 2018, je décide de faire de cette passion mon activité professionnelle et de développer mon projet tout en valorisant le carton pour rendre à cette matière ses lettres de noblesse, au-delà des aspects écologique et recyclable, par une approche artistique de mon travail de création.

Je ne me considère pas comme un artiste, car un artiste développe un projet artistique tout au long d’une vie. Pour ma part je revendique haut et fort que je suis un artisan qui fait avec ses mains dans une démarche artistique.

Pourquoi le carton?

Le carton, « Pourquoi pas !? »

Je parlerais même de matière! Cette matière est disponible en quantité industrielle et pour un coup de zéro puisqu’elle est jetée par tonne tous les jours. Le carton se travaille très facilement et sans avoir un investissement en machine important, pour moins d’une centaine d’euros on a tout le matériel nécessaire. Contrairement au bois par exemple qui nécessite rapidement d’avoir des outils pour être coupé, perforé, poncé…etc.

Le carton se trouve partout! c’est de la récup et du recyclage… Dans un premier temps j’ai utilisé le carton pour me faire mes propres meubles sur mesure… et je suis tombé dedans sans pouvoir m’arrêter car le carton est très addictif!! Long dans sa mise en œuvre (notamment au début) mais surtout infini de possibilité. Par ailleurs, le carton que je récupère est un déchet qui est ma matière première pour la fabrication, c’est en le subliment qu’il devient un meuble, un objet, une sculpture pour au final ne plus être considéré comme « un déchet ».

Quasiment tous les cartons sont des cartons recyclés, car les fabricants de carton utilisent une partie de pâte issue du recyclage. Pour ma part, je n’utilise que du carton recyclé que je récupère. Au début je faisais le tour des bennes derrière les magasins pour m’approvisionner en matière première, aujourd’hui j’ai mes « fournisseurs officiels ». En effet, sur un principe d’économie circulaire, je me suis créé un petit réseau, notamment des boutiques de vélo et un garage automobile tenus par des copains qui ont la gentillesse de me garder les cartons des vélos qu’ils reçoivent.

La construction du meuble

  • Tout commence par de simples schémas, quelques petits croquis en guise de recherche. Quand je pense avoir trouvé la bonne forme et la bonne idée, j’affine le dessin. Pour mes clients je fais une mise en couleur. Ce dessin est reproduit à sa taille réelle sur une plaque de carton et découpé pour obtenir un profil.
  • A partir de cette étape, je réalise une structure interne avec une grande quantité de petits morceaux de carton qui fera la solidité du meuble. Chaque meuble selon sa destination a une structure interne différente car un fauteuil n’a pas les mêmes contraintes qu’une table ou qu’une console…
  • Vient ensuite l’étape du collage de cette structure interne et d’une coque externe (toujours uniquement avec du carton) qui vient s’appuyer sur la partie intérieure, ainsi je m’assure d’une solidité du meuble en tout point….

Je reste volontairement assez flou pour ce processus qui reste en quelque sorte un secret d’atelier. Lorsque la fabrication est faite il peut y avoir une étape de ponçage afin de corriger certains petits défauts, car je travaille avec une règle et un cutter comme seuls outils. Tout est entièrement fait manuellement sans machine électrique!

  • L’étape qui suit est le kraftage: un marouflage de bande kraft qui va consolider mes collages et solidariser chaque parties entre elles et garantir une solidité supplémentaire. Puis un kraftage face par face de l’ensemble qui renforce également le tout et donne un aspect homogène. Plusieurs couches de papier peuvent être collées face par face afin d’obtenir un résultat le meilleur possible et enlever les petits défauts du carton, plis et accros par exemple.
  • Je peux en rester là et le meuble peut être considéré comme terminé à ce niveau de réalisation. Mais il m’arrive parfois de pousser plus loin la finition ou la décoration par une mise en couleur ou en texture, soit avec du papier coloré et/ou texture, soit en appliquant une peinture ou un vernis. Je peux également appliquer de la résine pour une finition des plus surprenante. Le processus est assez long…

Sculptures en carton

Je travaille avec des logiciels 3D, lorsque je réalise des sculptures en carton bien-sûr, le processus de création est totalement différent de celui des meubles. En effet, je commence par une modélisation 3D par ordinateur. Une fois le dessin réalisé il faut le retransformer en 2D pour le découper en morceau puis le plier. Enfin, reporter sur du carton, chaque pièce devra être pliée et assemblé par collage les unes aux autres pour reconstituer l’ensemble.

Voici quelques unes de mes réalisations

J’espère que ma présentation vous a donné envie d’en savoir plus, alors retrouvez toutes mes créations sur Facebook en cliquant ici et ici sur Instagram.

Stéphane Munoz sur Gulli

Voici la rediffusion


Plus d’info sur le mobilier en carton? Voici 9 raisons pour construire un meuble en carton

Si tu veux lire d’autres billets sur mes cartonnistes préférés, les voici:

CaTpediem, Manu’ElleTouthamKartonNewjessMobilia Dell’Arte, Cartonnable

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A très vite!

Elise Boo

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